Deux épisodes de l'évangile nous permettent de mettre en perspective la question migratoire: celui de la tempête qui surprend les apôtres sur un bateau et celui de l'invité inattendu. ces épisodes montrent d'une part, la détresse et le dépaysement des migrants, seuls dans la tempête, de l'autre la méfiance et la crainte des communautés qui les reçoivent. la peur est ce sentiment commun que le pape françois nous invite à abandonner, en nous rappelant les mots de jésus aux apôtres : "n'ayez pas peur !".  la peur étouffe en effet notre capacité à reconnaître la présence du seigneur dans l'étranger. elle nous empêche de répondre avec charité et compassion ; elle est aussi la mauvaise conseillère des gouvernements qui ferment leurs frontières aux migrants... renoncer à aller à la rencontre de l'autre signifie pourtant renoncer au christ.  l'enseignement du pape françois s'adresse à la fois à ceux qui arrivent et à ceux qui accueillent : accueillir et reconnaître (réciproquement) sont les mots clés de son discours, tout comme le concept de prudence, que le pape décline au-delà de tout discours simpliste, prônant une « compassion en action ».  les textes, introduits par michael czerny (secrétaire de la section consacrée aux réfugiés au vatican), vont de 2013, année du premier voyage du pape françois à lampedusa, à 2018. ils illustrent la continuité et la solidité de son discours sur les migrants.