Il n’y a pas si longtemps, jusqu’au début du xxe siècle, la terre restait le matériau le plus courant pour la fabrication de nombreux ustensiles de la vie quotidienne, à la maison, à la ferme, à l’atelier, dans les demeures modestes, comme dans les manoirs ruraux ou les résidences urbaines.
dans chaque région de france, l’argile extrait du sol, et la manière dont on le transformait, selon les anciennes habitudes ou au gré des techniques
et des modes nouvelles, donnaient une identité visuelle et matérielle aux terroirs, aux petits pays. ces poteries, les folkloristes qu’on n’appelait pas encore ethnologues les ont inventoriées avec soin ; les collectionneurs les recherchent toujours avec passion ; les musées les exposent dans chaque zone de production. car à côté des faïences ou de la porcelaine, plus luxueuses, la poterie de terre exprime les besoins de chaque jour, mais aussi les progrès du confort, la recherche du mieux-être, et, dans les usages comme dans le décor, l’expression des traditions, des dévotions, ou la manifestation, souvent pleine de verve et de caractère, d’un art populaire.

cet ouvrage propose donc un voyage dans les collections de poterie du musée de normandie, d’auge en bray, du cotentin au domfrontais, du bessin au roumois... c’est une mosaïque de formes, une palette de couleurs variées, une déclinaison des usages les plus divers, sans oublier le travail des hommes, les routes du commerce, les transformations de la société et de l’économie, toutes choses dont rendent compte les vases les plus humbles comme les créations les plus réussies de l’atelier du potier.